Marc Cassivi
C’était un soir d’août 2014. J’étais à l’Esplanade de la Place des Arts pour voir un film sans dialogues d’Ettore Scola,
Le bal (1983), dans la série des projections à la belle étoile du Festival des films du monde. Le film n’était pas sitôt commencé que l’écran gonflable sur lequel il était projeté s’est dégonflé soudainement, pendant que Charles Aznavour chantait
Les plaisirs démodés. Ça ne s’invente pas. L’écran a d’abord commencé par perdre lentement du tonus, puis il s’est divisé en deux sortes de pyramides formant un grand « M » flétri, avant de devenir une masse informe de caoutchouc déposée sur le parvis du Musée d’art contemporain. Pendant que l’on tentait de colmater la brèche, les rires fusaient de toutes parts. Une soirée d’une cruelle ironie pour un festival à l’agonie.